Membre honoraire de la SSC 1984

Simon Goldberg
Membre honoraire de la SSC
1984

Simon A. GOLDBERG, 1914-1985

Simon Goldberg, titulaire d’un Baccalauréat et d’une Maîtrise ès arts de l’Université McGill, détient également une deuxième Maîtrise ès arts et un Doctorat de l’Université Harvard. Après avoir complété son service militaire au sein de la Royal Canadian Air Force, de 1942 à 1945, il joignit les rangs de Statistique Canada, où il occupa successivement les postes de Statisticien du Revenu National, Directeur de la section de Recherche et Développement, Assistant-chef Statisticien du Canada et Assistant-chef Statisticien Sénior du Canada.

Il devint d’abord membre du petit groupe de statisticiens qui furent les auteurs des Finances Nationales du Canada et ce premier poste à Statistique Canada marqua le début d’une longue et brillante carrière de 27 ans au sein de cet organisme. En 1948, Statistique Canada publia le premier dossier sur les finances sectorielles et ce dossier, réalisé par le Dr. Goldberg, servit de référence pendant plusieurs années, ne nécessitant que peu de modifications. De 1949 à 1954, il fut Directeur de la Division de Recherche et Développement; au cours de cette période, il démontra un esprit de créativité incroyable dans divers projets fondamentaux à la structure du système statistique ainsi qu’à son intégration. Il fut l’instigateur et co-auteur de la première publication exhaustive des Finances Nationales et cet ouvrage devint par la suite le modèle par excellence pour tous les travaux dans ce domaine. Grâce à lui, le Canada devint le deuxième pays au monde à publier ses finances nationales quatre fois par années. Il produisit aussi des tables d’« input-output » qui, outre leur usage pour fin d’analyse, servirent de moyen de confrontation, de réconciliation et d’intégration de données, permettant ainsi d’identifier les faiblesses du système de statistiques économiques. Pendant cette même période, il apporta sa précieuse collaboration au développement de statistiques reliées à la distribution des revenus et dirigea aussi plusieurs autres projets.

C’est en 1954 que Statistique Canada prit vraiment l’essor qui lui permit d’acquérir sa renommée mondiale parmi les agences statistiques, et cette transformation fut, en grande partie, l’œuvre du Dr. Goldberg qui devint Assistant-chef Statisticien cette année-là. En plus de sa contribution aux Finances Nationales, il publia aussi des statistiques de revenus et acheva des travaux sur les statistiques d’ « input-output », d’« output » réel, de productivité, de biens d’investissement, de fluctuations financières, etc. Il contribua au développement de systèmes de classification indispensables à la coordination, l’analyse économétrique et démographique, les analyses de main d’œuvre et les statistiques régionales. Il encouragea fortement la formation de groupes interdisciplinaires, bien avant que cette méthode de travail soit acceptée et considérée comme valable aux yeux des administrateurs de notre ère d’automatisation. Il fut un des premiers à reconnaître l’importance de l’informatique et, grâce à ses efforts, Statistique Canada adopta l’ordinateur comme instrument de travail et augmenta ainsi son potentiel dans le domaine de l’informatique.

Simon Goldberg a toujours accordé une importance particulière aux besoins changeants des utilisateurs. Il fut un des premiers à reconnaître l’importance de plus en plus marquée des statistiques sociales. Il mit de l’avant un plan statistique englobant à la fois les statistiques sociales et démographiques, les indicateurs et les statistiques économiques, et ce quelques années avant que ce domaine prenne son essor à l’échelle internationale.

Après deux années entières consacrées à l’étude du caractère opportun de la statistique, il réussit à améliorer cet aspect de la science de façon considérable. Ces améliorations marquèrent le début d’une nouvelle ère à Statistique Canada, caractérisée par une programmation systématique de la production. Il possède ce mystérieux pouvoir, cet instinct qui lui permet de prédire si un projet est réalisable ou utopique. Ainsi a-t-il orchestré avec succès à Statistique Canada la mise en place d’un système de planification très efficace.

Les nombreuses réalisations du Dr. Goldberg au sein de Statistique Canada et ses activités internationales lui valurent une renommée mondiale. Sa nomination, en 1972, au poste de Directeur du Bureau Statistique des Nations Unies ne causa donc aucune surprise. Il occupa ce poste jusqu’en 1979 et pendant ces sept années, il augmenta considérablement la capacité professionnelle du Bureau, lui permettant ainsi de s’élever à un niveau plus que respectable en ce qui a trait aux statistiques internationales. Il réussit à créer une atmosphère de confiance et de collaboration sans précédent parmi l’ensemble des agences internationales, ce qui eut pour effet d’augmenter la productivité et l’harmonie dans les activités statistiques à l’échelle mondiale. Il donna une nouvelle orientation aux programmes statistiques des Nations Unies, afin de mieux respecter les besoins spécifiques des états-membres. Il accorda une attention particulière aux pays en voie de développement, où il doit régner une atmosphère de coopération plus marquée, en raison des problèmes et des besoins différents de ces pays. Il fut l’auteur et le promoteur d’un programme mondial appelé « United Nations National Household Survey Capability Programme », programme destiné à permettre aux pays en voie de développement de mener, sur une base continue, des enquêtes sur la famille. En 1979, il devint coordinateur de ce Programme. Il prit sa retraite en 1983 mais demeure toujours actif puisqu’il agit maintenant à titre de consultant en statistique.

À Statistique Canada et aux Nations Unies, le Dr. Goldberg a toujours su s’entourer de gens talentueux et prêts à fournir des efforts sans compter, pour le développement et l’augmentation de la production. Son dévouement à la cause du progrès et de la production ainsi que son profond sens humanitaire ont fait de lui un homme non seulement respecté, mais aimé de tous les statisticiens à travers le monde. On apprécie en lui son caractère enthousiaste, subtil et généreux.

Le Dr. Goldberg est membre honoraire de la Royal Statistical Society, membre de l’American Statistical Association et membre élu de l’Institut International de Statistique et de l’Inter-American Statistical Institute. De plus, il est aussi membre de l’American Association for the Advancement of Science, l’Association internationale des statisticiens d’enquêtes, l’international Association for Research in Income and Wealth, président sortant du conseil de cette association, et président sortant de la Section d’Ottawa de l’Association Canadienne de Science Politique.

Ivan P. Fellegi, 1984