Membre honoraire de la SSC 1985

Vinayak Madaheo JOSHI
Membre honoraire de la SSC
1985

Vinayak Madaheo JOSHI, 1914-1996

Il est rare qu’un haut fonctionnaire aille faire, tard dans sa carrière, des études de doctorat dans un domaine aussi abstrait et complexe que la statistique mathématique. Il est peut-être plus rare encore qu’une telle personne entreprenne alors une deuxième carrière en recherche fondamentale et contribue de manière significative aux fondements de sa discipline par ses nombreuses publications. Tel a pourtant été le cheminement de M. Vinayak M. Joshi, dont le soixante-dixième anniversaire de naissance a été souligné par la publication d’un livre et la tenue d’un symposium en statistique à l’Université de Western Ontario, du 27 au 31 mai 1985.

Né le 10 juillet 1914 à Poona, en Inde, M. Joshi acheva ses études de baccalauréat ès sciences à l’Université de Bombay en 1934, finissant premier de sa promotion. En 1936, il fut reçu aux examens de la fonction publique indienne. Il se rendit ensuite à Cambridge, au Royaume-Uni, où il obtint un baccalauréat ès arts en 1937 et fut reçu aux deuxième et troisième examens des « Mathematics Tripos » avec la mention « première classe, avec distinction ». Après une année de perfectionnement à Cambridge, il retourna en Inde pour entreprendre une carrière au sein de l’administration de la province de Bombay, en septembre 1937. M. Joshi devint fellow de l’Institut des Actuaires en 1954 et fut nommé au poste de secrétaire du Ministère des Finances de la province de Bombay en 1968. Il prit sa retraite en 1972 et participa par la suite à la mise sur pied d’un institut des sciences quantitatives à titre de consultant. Il vint en Amérique du Nord en 1974 et passa un an à l’Université de Californie à Berkeley. Il est affilié à l’Université de Western Ontario depuis 1977.

Vinayak M. Joshi est marié depuis 1941. Son épouse Manik lui a donné trois enfants: deux filles, Padmaja et Jayashree, et un garçon, Prakash.

La carrière académique de M. Joshi a débutée en 1964, année pendant laquelle il écrivit ses premiers articles en statistique en collaboration avec M. Vidyadhar P. Godambe. Ses travaux sur I’estimateur de Horvitz-Thompson lui valurent trois articles dans les Annals of Statistics de 1965. Ces publications constituent d’ailleurs l’essentiel de sa thèse de doctorat (PhD) qu’il déposa à l’Université de Bombay en 1966. Six ans plus tard, la même université l’honora en lui conférant le titre de docteur ès sciences (DSc). À cette époque, ses travaux lui avaient déjà valu une réputation internationale. M. Joshi fut élu membre de l’Institut International de Statistique en 1971 et fut nommé fellow de l’Institut de Statistique Mathématique américain en 1972.

Depuis le tout début, les intérêts professionnels de Vinayak Joshi se sont concentrés sur l’échantillonnage de populations finies. Son premier travail, réalisé sur ce sujet en collaboration avec M. Godambe, le conduisit à rédiger toute une série d’articles parus dans les Annals et portant sur différents aspects des fondements de cette discipline. Ses intérêts se sont bien sûr considérablement diversifiés depuis, mais ils ont continué de graviter autour de la question des fondements de l’inférence statistique.

Depuis 1975, M. Joshi a contribué à la théorie des p-fonctions standardisées, une spécialité de la théorie des probabilités où les problèmes difficiles sont légion. Plus récemment encore, c’est lui qui a démontré que les moyennes empiriques sont des estimateurs conjointement admissibles de la moyenne de populations finies lorsque les échantillons sont tirés indépendamment. Ceci revient à dire que le phénomène de James-Stein ne se produit pas dans ce contexte. Ce résultat, qui revêt une grande importance pour les assises de la théorie de l’échantillonnage fini, a été démontré pour une fonction de perte très générale qui englobe presque toutes celles qui sont utilisées en pratique.

Tout au cours de sa carrière de statisticien, Vinayak M. Joshi s’est démarqué par son aptitude à résoudre des problèmes d’une grande difficulté technique, et par le point de vue qu’il a su apporter à notre compréhension des conjectures les plus anciennes des fondements de la statistique. À ce jour, il demeure très actif en recherche.

Ian B. MacNeill, 1985