Prix CRM-SSC en statistique 2017; Lei Sun

Le prix CRM-SSC en statistique est décerné chaque année par le Centre de recherches mathématiques et la Société statistique du Canada pour saluer les réalisations professionnelles d’un chercheur en statistique qui a obtenu son doctorat depuis moins de quinze ans. Cette année, la lauréate est Lei Sun de la University of Toronto.  


Lei SunLei est titulaire d’un baccalauréat en mathématiques de l’Université Fudan à Shanghai. Elle a obtenu son doctorat en statistique de l’Université de Chicago. Sa thèse, supervisée par la professeure Mary-Sara McPeek, sur « Deux problèmes statistiques en génétique humaine », a été le point de départ d’une carrière en génétique statistique qui lui a valu une renommée internationale. Lei a rejoint la University of Toronto en 2001 comme professeure adjointe à la Division de biostatistique de la Dalla Lana School of Public Health. En 2014 elle a été promue professeure, avec une nomination conjointe au Département de sciences statistiques et à la Division de biostatistique.

La professeure Sun étudie de nouvelles méthodes statistiques et met au point des outils computationnels puissants permettant de mieux comprendre la base génétique de traits humains complexes. Ses travaux ont stimulé le développement de nouvelles voies de recherche en méthodologie statistique et ont largement influencé la recherche en génétique. Ses collaborations avec Lisa Strug et Andrew Paterson à l’hôpital SickKids ont fourni des informations importantes sur les mécanismes de la fibrose kystique et des complications du diabète de type 1. 

 

L’un des thèmes de sa recherche en méthodologie porte sur la mise au point de méthodes améliorées de tests d’hypothèses multiples à grande échelle. Avec Radu Craiu et d’autres collègues, elle a développé les concepts du taux de fausses découvertes stratifié (TFDs) et du taux de non-découverte (TND) pour les faux négatifs. Cela a eu un impact considérable, dans la communauté de la génétique humaine, sur les études d’association à grande échelle visant l’ensemble du génome. Ainsi, une étude récemment publiée dans Nature par Nik-Zainal et coll. (2016) a su appliquer le TFDs «  pour améliorer la sensibilité … de l’identification de nouveaux gènes du cancer du sein ». Lei a aussi mis au point des méthodes robustes pour les études d’association génétique. Avec Shelley Bull, elle a développé une solution générale fondée sur le ré-échantillonnage pour réduire le biais de sélection, cette « malédiction du vainqueur » qui consiste en un biais à la hausse de l’effet estimé sur la maladie d’une variante nouvellement identifiée. Elle a dernièrement travaillé à la modélisation conjointe de variantes génétiques multiples, en collaboration avec Jerry Lawless et l’étudiant Andriy Derkach, avec des publications dans Genetic EpidemiologyStatistical Science et Biometrika
 

Lei s’est également distinguée dans la formation d’étudiants et d’assistants de recherche et dans la publication d’articles en co-rédaction avec eux. Deux de ses étudiants ont été finalistes, et l’un le lauréat, du prix Williams de l’International Genetic Epidemiology Society en 2012, et son étudiant David Soave a vu son article de 2015 sur le test conjoint de localisation et d’échelle sélectionné par le comité de formation et de développement de l’American Society of Human Genetics pour son « Trainee Paper Spotlight ». Lei et son équipe ont créé plusieurs progiciels ouverts conviviaux permettant la mise en œuvre de ses méthodes. Ses travaux de 2012 en collaboration avec Strug et Johanna Rommens sur la fibrose kystique à l’hôpital SickKids, publiés dans Nature Genetics, ont été abondamment cités et présentés par le Centre McLaughlin comme l’une des dix avancées les plus importantes en médecine personnalisée.
 

On ne saurait rendre justice à ses nombreuses contributions à la science dans ce bref article : elle a publié plus de soixante articles dans des revues statistiques et médicales et ses travaux ont été reconnus par le CRSNG et les IRSC. On lit dans les évaluations externes de ses recherches des termes comme « statisticienne accomplie », « recherche qui aide à orienter la discipline », « originalité et perspicacité ». Nous avons beaucoup de chance que Lei fasse ainsi avancer la statistique et la génétique au Canada et nous sommes impatients de découvrir ses réussites futures.

Lei présentera une synthèse de ses travaux lors d’une session spéciale au prochain congrès annuel de la SSC à l’Université du Manitoba.

La dédicace du prix est la suivante: 

« À Lei Sun, pour ses contributions originales et importantes à la méthodologie statistique, à la génétique statistique et à la génétique humaine, y compris pour ses découvertes importantes en matière de contrôle du taux de fausses découvertes et de méthodes robustes pour les études d’association génétique, et pour ses contributions exceptionnelles au mentorat et à la formation en génétique statistique au Canada. »


Merci à Nancy Reid, qui a été principalement responsable de la production de ce contenu.

Vendredi, 12 mai, 2017

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