Robert Côté, professeur retraité de statistique à l’Université Laval, est décédé le 26 novembre 2023 des suites d’une courte maladie. Né à Matane (Québec) le 19 février 1938, il avait étudié les mathématiques à Laval et complété en 1971 un doctorat en statistique à la North Carolina State University (Rayleigh) sous la direction de R. J. Hader. Sa thèse concernait une approximation à biais minimal pour un modèle de régression général; voir par exemple, Côté et al. (1973, JASA).
Robert est ensuite devenu professeur au Département de mathématiques de l’Université Laval, où l’enseignement était très accaparant et la statistique sous-développée. Avec quelques collègues, il a conçu un programme spécialisé de 1er cycle en statistique, le premier en langue française au Canada. Ce programme novateur, lancé en 1980, a alimenté la croissance du groupe de statistique et conduit à la création du Service de consultation statistique, qui reste très actif.
Robert a été le premier directeur du programme de statistique (1980–1982), poste qu’il a occupé de nouveau en 1985–1986 et en 1996–1997. De 1986 à 1991, il a en outre été directeur du département, qui comptait alors 37 professeurs. Il a fait preuve de diplomatie et de collégialité lorsque les actuaires du département décidèrent de fonder leur propre école. Un programme de 2e cycle en statistique a aussi été inauguré pendant son mandat, ce qui a permis de relancer la croissance.
À Laval, Robert a monté plusieurs cours et encadré quelques étudiants de 2e cycle. Par ailleurs, il a longtemps contribué aux travaux de recherche en génétique psychiatrique du Dr Michel Maziade; voir, par exemple, Maziade et al. (1990, Amer. J. Psych.). Il a pris sa retraite à 65 ans et, suite à la mort tragique de leur fils en 2002, son épouse et lui se sont installés en banlieue de Montréal afin de se rapprocher de leur fille et de leurs deux petits-enfants. Sa conjointe l’a précédé dans la mort en 2020.
Collègue respecté et apprécié, Robert était empathique, compétent et dévoué. C’était un fervent défenseur de la statistique et il faisait tout en son pouvoir pour promouvoir ses jeunes collègues. Il nous manquera beaucoup.
Par Christian Genest, Université McGill