Le Comité des présidents de sociétés statistiques (COPSS) a récemment attribué son prix d’excellence à Nancy Reid, OC, MSR, MSRC, professeure au Département des sciences statistiques de l’Université de Toronto. Cet honneur s’accompagne d’une invitation à prononcer une conférence plénière aux JSM qui se tiendront cette année à Washington, DC. Son allocution au titre accrocheur portera sur la vraisemblance et ses lacunes.
Les travaux de Reid ont eu une incidence majeure en statistique théorique. Ils ont révélé des liens profonds entre des thèmes contemporains et des concepts classiques en statistique. Dans les mots d’un de ses promoteurs, « ses travaux importants et novateurs ont couvert un large éventail de problématiques, dont l’estimation non paramétrique des durées de vie, les applications de la géométrie différentielle en statistique, l’inférence conditionnelle, les méthodes fondées sur la vraisemblance profil ou composite, les résultats asymptotiques fins, les liens entre les approches bayésienne et fréquentiste, et j’en passe. » [trad. lib.] Les travaux de Reid ont eu une grande portée et elle s’est démarquée par sa capacité à identifier des questions de recherche pertinentes et susceptibles d’avoir d’importantes retombées pratiques. Sa plume élégante et son souci du détail ont aussi admirablement soutenu ses efforts constants en vue de propager la pensée statistique auprès des non-initiés.
Reid a étudié à Waterloo (BMath 1974), à l’Université de la Colombie-Britannique (MSc 1976), à Stanford (PhD 1979) et au Collège impérial de Londres (PDF 1980). Elle est affiliée à l’Université de Toronto depuis 1986, après avoir été en poste à l’Université de la Colombie-Britannique. Elle a joué des rôles de premier plan en statistique, dont ceux de rédactrice en chef ou adjointe de plusieurs revues prestigieuses, directrice de département (1997-2002), présidente de l’Institut de statistique mathématique (1996–1997), vice-présidente de l’Institut international de statistique (1999–2001), présidente de la Société statistique du Canada (2004–2005) et directrice de l’Institut canadien des sciences statistiques (2015–2019).
Les premiers travaux de Reid sur les fonctions d’influence bivariées et les expansions fonctionnelles ont fourni des outils théoriques et pratiques pour l’analyse de données censurées. L’article qu’elle a écrit avec feu Sir David Cox sur les paramètres orthogonaux et l’inférence conditionnelle approchée, présenté à la Société royale de statistique et paru en 1987, a eu d’importantes répercussions. Ses recherches ont mené à de nouvelles techniques d’approximation et à une meilleure compréhension des fondements de l’inférence. Auteure de nombreux livres et articles scientifiques, elle reste très active; ses recherches portent notamment sur le lien entre les fonctions de signification et les lois a posteriori, ainsi que sur l’inférence fiduciaire généralisée et les modèles inférentiels.
Bardée de récompenses, Reid a notamment été la première lauréate du Prix des présidents COPSS (1992) et du prix Krieger-Nelson de la Société mathématique du Canada (1995), mais aussi conférencière Wald en 2000 et médaillée d’or de la Société statistique du Canada en 2009. La Société royale de statistique lui a décerné la médaille Guy d’argent en 2016.
Reid est compagnon de l’Association des statisticiens américains, de l’Institut de statistique mathématique et de l’Association américaine pour l’avancement des sciences. Elle est membre correspondant de la Société royale d’Édimbourg et associée étrangère de l’Académie nationale des sciences des États-Unis ; en 2015, elle a été nommée Officier de l’Ordre du Canada. Ses imposantes contributions à la théorie de l’inférence, son inlassable poursuite de l’excellence dans l’application de la statistique et ses services insignes à la collectivité font d’elle la récipiendaire toute désignée du Prix d’excellence COPSS.
Rebecca W. Doerge, Université Carnegie Mellon, présidente du comité du prix
Christian Genest et Erica E.M. Moodie, Université McGill