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Jeffrey Rosenthal
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Par CityNews

En raison d’une multitude de variables, il est impossible de prédire avec exactitude votre risque de contracter le nouveau coronavirus, mais selon un célèbre mathématicien, il existe une statistique que nous devrions suivre de près afin d’évaluer la probabilité de contamination.

Cette statistique, c’est le taux de reproduction de base (ou RO) et Jeff Rosenthal, professeur de statistique à l’Université de Toronto, explique qu’il est essentiel, pour éradiquer la maladie, de maintenir ce nombre bas (en dessous de 1).

L’Organisation mondiale de la santé estime que le RO du coronavirus se situe entre 1,4 et 2,5.

Cela signifie que chaque personne qui contracte le virus pourrait potentiellement le transmettre à jusqu’à 2,5 autres personnes—ce qui rend la perspective d’endiguement très improbable.

Certaines études jugent même que ce nombre est plus élevé encore.

« Ce taux de reproduction, s’il est supérieur à 1, fait que la maladie continue à se propager de plus en plus; tandis que s’il est inférieur à 1, la transmission ralentit puis s’éteint—tout tourne autour de cela », affirme Rosenthal lundi depuis son bureau à l’Université.

« On se retrouve avec une croissance exponentielle où à chaque génération de la maladie vous multipliez par le taux de reproduction; c’est pourquoi les maladies peuvent se répandre si rapidement. »

Mais alors même que certaines personnes se sentent impuissantes face à un virus invisible qui semble se propager à travers le monde à un rythme alarmant, Rosenthal insiste qu’il en faut peu pour faire diminuer le taux de reproduction.

« Il s’agit de choses aussi simples que de se laver les mains, de ne pas se toucher le visage. Cela paraît très simple, mais si elles réduisent ne serait-ce qu’un peu le risque de contaminer d’autres personnes, elles pourraient réduire un peu le taux de reproduction. Chaque petit effort contribue à faire une grande différence à long terme dans la propagation du virus. »

 

Augmentation du nombre de cas en Ontario

En raison du nombre relativement faible de cas en Ontario (18 lors de la parution de cet article), Rosenthal pense que le risque de contracter le virus dans la province reste bien faible.

Mais cela pourrait changer alors que de plus en plus de cas surgissent et que les tentatives de suivre le virus commencent à submerger les travailleurs de la santé.

« Jusqu’à présent en Ontario, il n’y a que peu de personnes (infectées) … Ce qui signifie que l’on peut essayer de tracer chaque cas, de les isoler, de leur demander avec quelles personnes elles ont été en contact afin de mieux les isoler, ou mieux les tester … Vous pouvez essayer de contrôler la situation », explique Rosenthal.

« Mais lorsque les cas se multiplient, comme cela commence à être le cas, il devient de moins en moins probable de pouvoir contenir la situation. Une fois qu’un nombre assez important de personnes sont infectées, il est impossible de les suivre tous et de déterminer qui a parlé à qui … Et tant que ce taux de reproduction reste élevé, la maladie va continuer à se transmettre et il devient alors vraiment difficile de contrôler la situation. »

« Nous pourrions en arriver à un stade où la maladie se propage dans l’ensemble de la population et où un segment important de la population devient infecté. »

 

Taux de mortalité élevé

Rosenthal explique que le nouveau coronavirus présente un taux de mortalité sensiblement plus élevé que la grippe, qui tue chaque année des milliers de Canadiens.

« Environ une personne sur 50 qui attrape le nouveau coronavirus va en mourir, ce qui est relativement élevé par rapport à la grippe commune », dit-il. « (S’agissant de la grippe) seulement une personne sur mille meurt de la grippe ordinaire.

« Mais si ce chiffre est d’environ un sur 50 pour le nouveau coronavirus—c’est une fraction relativement élevée, cela va être dévastateur. »

Rosenthal a consacré sa carrière à l’étude des probabilités et alors même qu’il croit que le Canada a encore des chances d’enrayer la propagation du coronavirus, il juge encore que la situation est inquiétante.

« Au Canada, nous voyons qu’on fait du bon travail, mais le virus commence à s’infiltrer. »

« Je dirais qu’il reste encore une chance pour le Canada de maîtriser le virus … mais cela ne semble pas très probable », ajoute-t-il.

« Il semble plus probable, à ce stade, que le virus va échapper à notre contrôle et se répandre et qu’une proportion importante de la population en soit infectée. »

Cliquez ici pour voir l’entretien intégral sur CityNews. 

 

 

 

 

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