Plan stratégique de la SSC

Préambule

Le comité exécutif de la Société statistique du Canada a établi un plan stratégique pour la Société, qui est présenté ci-dessous. Ce plan a été approuvé lors de la séance du Conseil d'administration à Regina, Saskatchewan, en juin 1999.

David Bellhouse, Président 1998-99 de la SSC


Introduction

Le plan stratégique de toute société doit logiquement découler de la mission et des buts de celle-ci. Ce plan doit tendre à exploiter les points forts de la société pour lui permettre de remplir au mieux sa mission.
 

La mission de la Société statistique du Canada est d'encourager le développement et l'utilisation de la statistique et des probabilités.
 

Dans ce but, la Société statistique du Canada mettra en oeuvre les moyens nécessaires afin :

  • de rendre le grand public conscient de la valeur de la pensée statistique, de l'importance de cette science et de l'apport des statisticiens à la société canadienne ;
  • de s'assurer que les décisions susceptibles d'avoir un impact majeur sur la société canadienne s'appuient sur des données pertinentes, adéquatement interprétées au plan statistique ;
  • de favoriser la poursuite de l'excellence en matière de formation et de pratique statistique au Canada ;
  • d'encourager l'amélioration de la méthodologie statistique ;
  • d'entretenir un sentiment d'appartenance au sein de la profession ; et
  • de promouvoir le dialogue entre les théoriciens et les praticiens de la statistique.

La Société a d'ores et déjà accompli avec succès une grande partie de cette mission. Ses membres, parmi lesquels on compte d'éminents chercheurs et professeurs de la statistique, s'emploient activement à promouvoir et développer la théorie et les méthodes statistiques. La Société publie une revue de recherche de très bonne réputation et organise d'excellents congrès annuels qui permettent la diffusion et l'échange de connaissances et d'idées. Ces activités doivent être poursuivies à ce haut niveau, avec le soutien et le renfort de la Société. Dans d'autres domaines, en revanche, la Société doit consolider son action. En particulier, elle doit oeuvrer à développer une meilleure cohésion au sein de la communauté des statisticiens et mieux satisfaire les besoins de ceux d'entre eux qui travaillent en dehors du monde universitaire. La Société doit également faire davantage pour promouvoir la science statistique et l'utilisation correcte des données et de la méthodologie statistique au Canada.
 

Parallèlement à ces efforts visant une meilleure exécution de sa mission, la Société doit d'une part rechercher de nouveaux membres, en particulier dans les catégories mal représentées, et d'autre part améliorer l'image de marque de la profession statistique au Canada.
 

Un plan stratégique ne doit en aucun cas être immuable. Il doit pouvoir évoluer au cours du temps, intégrer les initiatives réussies et rejeter celles qui se sont avérées infructueuses. Il ne doit pas être trop ambitieux. Avec des ressources limitées, il vaut mieux exceller dans quelques domaines et savoir exploiter ses réussites que vouloir se lancer dans trop de projets à la fois et risquer de ne rien accomplir de concret.

Membres

La majorité des membres de la Société statistique du Canada sont des universitaires. Viennent ensuite, par ordre d'importance, les employés du gouvernement suivis de ceux de l'industrie. Cette réalité influe souvent les grandes décisions de la Société et peut avoir pour effet d'attirer ou de décourager la candidature de certaines personnes. En outre, le nombre total de membres est en baisse depuis quelques années : après avoir atteint un pic dans la première moitié des années quatre-vingt-dix, ce chiffre est aujourd'hui légèrement inférieur à ce qu'il était au début de la décennie. Or aujourd'hui, le nombre de jeunes diplômés en statistique atteint des records historiques. En effet, malgré la crise économique, la demande et les programmes universitaires n'ont jamais cessé de croître au Canada. Toutefois, de plus en plus de statisticiens travaillent désormais en dehors du monde universitaire, et cette tendance semble vouloir se poursuivre. Par conséquent, la Société doit développer de nouvelles initiatives et de nouveaux programmes pour attirer les professionnels non universitaires, tout en sachant maintenir et améliorer le soutien dont elle jouit actuellement auprès des universitaires.

Propositions d'initiatives

La Société doit lancer des initiatives dans cinq domaines principaux.
 

1. La Société doit redoubler d'efforts pour promouvoir l'importance de la statistique et des statisticiens dans la société canadienne.
 

Des démarches de ce type ont d'ores et déjà été engagées par divers comités de la Société. Par exemple, le comité d'éducation en statistique participe activement à Expo-sciences pancanadienne et apporte son soutien aux conférences publiques organisées lors des congrès annuels de la Société. Le comité de recherche a activement défendu la science statistique auprès du CRSNG lors de la révision des affectations de fonds. Il s'agit aujourd'hui de tirer profit de ces réussites. Ainsi, dans le domaine de l'enseignement, nous proposons de :

a) Créer un comité composé de membres de la Société qui s'intéressent particulièrement à l'enseignement de la statistique dans les cégeps, les écoles secondaires et les écoles primaires. Sur demande, ce comité conseillerait les écoles sur la mise au point d'ateliers de formation (ou programmes de formation continue) en statistique pour les enseignants ; ces cours pourraient être donnés conjointement par des statisticiens universitaires et des membres de la Faculté d'enseignement ou de l'École normale compétente.

Dans le domaine de la recherche, nous proposons :

b) D'élargir le mandat du comité de recherche à l'étude de mesures permettant de promouvoir la place de la statistique auprès des organismes responsables de l'octroi de fonds publics, des services gouvernementaux et de l'industrie.

La Société doit également mettre en avant les travaux de ses propres membres afin d'améliorer son image de marque au sein de la communauté scientifique et auprès de l'opinion publique. À cette fin, elle peut notamment :

c) Renforcer et élargir le rôle du comité de recherche. Celui-ci pourrait par exemple se voir confier la mission de présenter des candidats aux bourses de la Société royale du Canada et à d'autres prix scientifiques.

2. La Société doit initier, participer à, encourager ou soutenir les programmes visant à attirer plus d'étudiants vers le domaine de la statistique.
 

La Société affiche d'ores et déjà de bons résultats dans ce domaine, avec la publication de brochures et de posters à distribuer dans les universités et les cégeps, ainsi que par sa participation à Expo-sciences pancanadienne. Il faut toutefois reconnaître que le recrutement de nouveaux membres se fait beaucoup plus efficacement à l'échelle locale que nationale. Au niveau national, outre la production de brochures d'information générale destinées à appuyer les efforts de recrutement, le souci majeur doit être de soutenir et de conseiller les initiatives locales. La Société doit, sous la direction du comité d'éducation en statistique, entreprendre l'initiative suivante :

a) Créer un comité (ou un sous-comité du comité d'éducation en statistique) composé de membres de la Société qui s'intéressent particulièrement à la formation des étudiants de premier cycle et à l'orientation de ces étudiants vers le domaine de la statistique. Ce comité aurait pour tâche d'élaborer et de mettre en oeuvre des stratégies pour développer et améliorer l'étude de la statistique dans les universités canadiennes. Par exemple, sur demande, ce comité pourrait conseiller les groupes de professeurs de statistique qui souhaitent modifier les programmes d'enseignement dans leur département.

3. La Société doit également lancer de nouvelles initiatives de recrutement auprès de ses membres actuels.
 

Certains efforts ont d'ores et déjà été entrepris en ce sens. Cette année, via un encart dans le bulletin Liaison, la Société a encouragé ses membres à rechercher de potentiels candidats. Par ailleurs, elle cherche à ressusciter le réseau de contacts qui existe au sein de certains départements universitaires. De plus, un groupe de statisticiens de l'Université de Waterloo met actuellement au point une étude des jeunes diplômés en statistique. À la suite de ces initiatives, les actions suivantes doivent être entreprises par les contacts locaux de la Société :

a) Chaque contact local doit chercher à impliquer les étudiants de troisième cycle dans les affaires de la Société, que ce soit par une participation au Congrès annuel ou par la collaboration à titre bénévole au sein des comités. Lorsque l'encart appelant à la présentation de nouveaux candidats est distribué dans le bulletin Liaison, la Société invite ses membres à présenter de nouveaux candidats. Il appartiendra au contact local d'encourager les étudiants de troisième cycle à adhérer.

b) Chaque contact local doit tenir une liste des noms et adresses des jeunes diplômés universitaires. Cette liste pourra être dressée par le contact ou obtenue auprès du bureau chargé des relations avec les anciens étudiants. L'ensemble de ces listes pourra ensuite servir à la Société pour des études périodiques des jeunes diplômés. Il s'agira dans ces études de découvrir les besoins des diplômés afin que la Société puisse mieux les servir.

Aujourd'hui, la Société offre aux étudiants un statut spécial, celui de membre associé. Les privilèges et les cotisations correspondant à cette catégorie de membres doivent être révisés.

Les efforts déployés pour recruter de nouveaux membres ne doivent pas se limiter aux jeunes diplômés. Les associations régionales doivent également rechercher de potentiels candidats. La SSC doit donc redoubler d'efforts pour renforcer ses liens avec ces associations. À cette fin :

c) Le président de la SSC propose qu'un représentant de la SSC participe activement chaque année à une ou plusieurs réunions de chaque association régionale.

D'une manière générale, des efforts de recrutement peuvent être engagés au niveau international grâce à la promotion de La revue canadienne de statistique. Par ailleurs, toute initiative de recrutement doit inclure la catégorie dite des "praticiens". Bien entendu, la plupart des statisticiens se disent praticiens, mais cette formule a été choisie pour décrire ceux d'entre eux qui ne travaillent pas dans le monde universitaire. Les efforts de recrutement visant cette catégorie de professionnels sont abordés au point 4 ci-dessous.
 

4. La Société doit tenter de satisfaire les besoins des praticiens.
 

Beaucoup de statisticiens qui travaillent pour le gouvernement ou l'industrie n'adhèrent pas à la Société statistique du Canada parce qu'ils pensent que celle-ci a très peu à leur offrir. Au Québec, une association, l'(Association des statisticiens et des statisticiennes du Québec (ASSQ), a été créée pour servir les besoins spécifiques de ces professionnels ainsi que des consultants en statistique. Les associations régionales de la Société comptent toutes parmi leurs membres des personnes qui n'adhèrent pas à la Société. La Société a déjà abordé ces problèmes avec les associations. Elle a également entamé une consultation avec l'ASSQ. L'ASSQ était représentée au Congrès annuel à Sherbrooke et le sera lors d'un congrès futur à Ottawa. La Société doit continuer à développer de telles initiatives de collaboration avec les associations régionales et avec l'ASSQ.

Au niveau national, la Société peut également agir davantage en faveur des praticiens. Une section doit être créée pour étudier tout particulièrement les besoins de ces professionnels. Cette section pourra être composée essentiellement de statisticiens travaillant pour le gouvernement ou l'industrie et de consultants auprès des universités. Elle commencera par définir son mandat et la nature de ses activités. Elle sera par la suite, lors des congrès annuels, chargée d'organiser des séminaires présentés par des membres et des conférenciers sur les applications de la statistique et sa pratique. Pendant l'année, elle pourra également organiser des activités et des programmes, par exemple en s'inspirant des points suivants :

a) Création ou adhésion à un réseau de programmes de développement professionnel destinés aux praticiens qui souhaitent se familiariser avec les nouvelles méthodologies statistiques ; et

b) Tenue de congrès annuels régionaux en partenariat avec les associations régionales ou avec les laboratoires de statistique des universités locales. Ces réunions peuvent être parrainées et organisées conjointement par la SSC et le groupe ou l'association partenaire.

De plus, la Société doit envisager de :

c) Développer un certificat d'aptitude professionnelle semblable à la dénomination A.Stat. en Australie.

5. La Société doit, dans ses publications, répondre tout autant aux besoins des universitaires qu'à ceux des praticiens.
 

La revue canadienne de statistique s'est imposée comme une revue spécialisée d'excellente qualité. Toutefois, beaucoup de statisticiens non universitaires ne jugent pas qu'elle leur soit utile dans leur travail. Liaison est un magasine d'information de la Société, de bonne qualité lui aussi. L'équilibre entre les publications destinées aux membres universitaires et non universitaires peut être rétabli de la façon suivante:

a) La RCS doit constamment chercher à publier des articles pouvant intéresser les statisticiens universitaires et praticiens et solliciter des articles sur les applications de la statistique.

b) La SSC continuera à soutenir la RCS financièrement, mais celle-ci doit aspirer à devenir indépendante. Toute économie réalisée par la Société dans ce contexte serait alors investie, en plus de l'engagement financier actuel, dans le magazine Liaison pour en faire une publication qui réponde aux besoins des statisticiens universitaires et praticiens. Ce magazine sera une extension de la revue Liaison actuelle et contiendra notamment des communications courtes sur les applications et les questions de pédagogie, ainsi que des revues d'articles d'intérêt général.